Test ou pas ?
Et voilà, j'entre doucement dans le 3eme mois. Là où il faut commencer à prendre des décisions : quelle maternité (ça c'est fait. depuis hier), creche ou pas (il n'est pas encore né qu'on doit déjà penser à l'abandonner, quelle horreur), test de la trisomie ou pas...
Je m'explique. En france (parce que ce n'est pas pareil dans tous les pays apparemment), on propose aux femmes enceintes un dépistage de la trisomie ou d'autres "anomalies génétiques" en plusieurs étapes. Il y a l'échographie des 12 semaines, qui détermine la clarté nucale, une prise de sang et l'amniocentèse.
Mon médecin m'a donc demandé si je souhaitais ou pas effectuer cette prise de sang. Et oui, ce n'est pas obligatoire. Elle m'a quand même dit que cette prise de sang était loin d'être fiable à 100 %. Elle indique en principe le taux de risque de porter un enfant à "problèmes". Mais d'après elle : dans certains cas, la prise de sang rassure à mauvais escient, dans d'autres, elle inquiète pour rien. En résumé, il n'y a qu'entre 20 et 40% de réponses "fiables" pour cette première analyse.
Ensuite, si le sang indique un taux de risque supérieur à une norme fixée par l'état, l'amniocentèse est conseillée, qui peut provoquer une fausse couche dans 1 cas sur cent. Fausse couche qui peut $etre celle d'un enfant très bien portant, sans aucune anomalie génétique.
Autant dire que face à un constat pareil, nous n'étions pas très enthousiastes à l'idée de passer ces tests. Mon chéri et moi avons donc décidé de faire confiance à la nature. On ne fait pas d'analyses, et nous verrons ce que la vie nous réserve.
De toute manière, en ce qui concerne le taux de risque : j'ai moins de 30 ans, je ne fume pas, et il n'y a pas d'antécédents dans la famille. Autant de points positifs pour moi.
En ce qui concerne les anomalies génétiques : ok, on peut peut-être déceler la trisomie, mais il y a tellement d'autres drames possibles qui ne se verront de toute manière pas. Cet enfant, on ne l'aimera pas moins parce qu'il ne sera pas "parfait".
Et finalement, et ça c'est peut-être plus personnel : je ne sais pas comment je réagirais si je devais prendre la décision d'avorter ou pas en cas de trisomie. Rien que d'évoquer ce choix est déjà une torture.
Alors peut-être que prendre la décision de ne pas savoir est une fuite pour ne pas choisir. Ou peut-être que cette décision en est déjà une en soi. Quoi qu'il en soit, on court le risque...